Le loup
Suivi hivernal du loup. Les pistes de loup dans la neige sont identifiées puis suivies afin de récolter de l’ADN prélevé dans l’urine et et les fecés du loup.
Un retour naturel
Après avoir disparu des Pyrénées au début du XX° siècle, le Loup signe son retour naturel avec certitude sur les Pyrénées-Orientales depuis 1998. Presque simultanément en 1992 le retour naturel du loup était détecté dans le Mercantour. Tous les éléments génétiques collectés sur le terrain de 1998 à 2022 font état de la présence de la sous espèce lupine italo-alpine dans les montagnes catalanes françaises et espagnoles : canis lupus italicus. L’individualisation rendu parfois possible, mentionne des Loups passés par les montagnes du Mercantour, du Queyras et même par la réserve naturelle nationale des hauts plateaux du Vercors dans les Alpes.
Caractéristiques
Les capacités de colonisation par bond de cette espèce sont grandes et bien connues des scientifiques. Tout chez le Loup traduit une adaptation à la course et au long déplacement. Il a la morphologie d’un grand canidé « coureur de fond » par la longueur de ses pattes, son arrière train fin et fuyant, ses épaule larges et souples. Il est capable de s’adapter à différents types de milieux : du littoral en passant par les régions céréalières comme les hautes altitudes isolées et « sauvages ». Cette grande capacité d’adaptation à son environnement explique sa large distribution au 18° siècle en France avant d’être exterminé par l’Homme. Ce carnivore quasi exclusif se nourrit de charognes, et d’animaux prédatés (Sangliers, Lièvres, Isards, Cerfs, Chevreuils…) à partir d’une stratégie de prédation dite compensatoire (prélèvement de la part d’individus qui « devaient » mourir dans l’année). Il s’attaque de préférences aux jeunes, aux vieux et aux malades. Il s’attaque aussi au cheptel domestique et oblige la mise en place de moyens de protections pour réduire cette prédation qui peut être importante et fort dommageable pour les éleveurs et bergers.
Aire de répartition
Il occupe avec de plus en plus de régularité le territoire des réserves naturelles catalanes de montagne. La taille de ces territoires, entre 100 et 400 km² en moyenne, oblige à avoir une vision large de sa distribution et de sa mobilité : à l’échelle des massifs (Madres-Boucheville, Canigou-Carança-Puigmal, Carlit).
Reproduction
Aucun indice de reproduction n’a été identifié depuis son retour dans les Pyrénées-Orientales. L’absence de femelle détectée pour l’instant dans les Pyrénées l’explique. Les louves entreprennent rarement de grandes excursions. Les mâles par leur mobilité sont les garants de la dispersion des gênes. L’éloignement avec la population source des Alpes, avec des meutes de reproduction et des destructions illégales peuvent expliquer la lenteur de sa colonisation des Pyrénées-Orientales. Le développement de la population lupine en France en passant de 2 loups en 1992, à plus de 620 en 2021 laisse présager une installation probable de meute avec reproduction sur les Pyrénées-Orientales. Le travail de terrain a permis la mise en évidence de corridors locaux. A une plus large échelle spatiale, il apparaît logique que des corridors, sortes de chemins à loups existent entre les Alpes et les Pyrénées.
Suivi
Un suivi de terrain piloté par le réseau Loup-Lynx mis en place par l’OFB est réalisé sur les réserves naturelles catalanes. Il est même renforcé sur le territoire des RNN par la mise en place annuelle de stations de suivis de la faune sauvage. La fédération des réserves naturelles catalanes contribue en coopération avec le PNR PC et l’OFB à renforcer le suivi de l’espèce en dehors des RNN sur les massifs bénéficiant de la présence d’une RNN. La force collective du travail en réseau trouve toute sa dimension.
La dernière actu sur l’espèce
Lettre d’info n°34 : Le loup
La lettre des réserves naturelles catalanes consacre ce mois-ci un dossier sur le loup. Le loup, ici et ailleurs sur les sentes de la coexistence : historique, gestion, suivis scientifiques, sensibilisation.