La réserve
naturelle nationale
de Jujols

La diversité géologique de la réserve offre une grande disparité de paysages végétaux. S’étageant du méditerranéen au montagnard sur divers substrats, pentes, expositions et différentes conditions climatiques, les habitats naturels y sont très variés.

Effectivement, pas moins de 33 habitats ont été recensés ; ils se répartissent dans trois grands ensembles étant : les habitats pastoraux qualifiés aussi de milieux « ouverts », les habitats forestiers ainsi que les falaises. Des milieux humides sont aussi présents dans la réserve mais ils ne représentent qu’une infime partie de la superficie de la réserve.

Parmi ces 33 habitats, 8 d’entre eux présentent une forte valeur patrimoniale. En d’autres termes, un habitat est qualifié de patrimoniale de par sa rareté, sa ressource, son esthétisme et surtout par la diversité de sa richesse spécifique. En effet, la patrimonialité d’un habitat est corrélée aux espèces patrimoniales qu’il abrite ; plus la biodiversité est élevée, plus sa patrimonialité l’est aussi.

Ces habitats qualifiés comme patrimoniaux sont particulièrement suivis au sein de la réserve afin d’évaluer leur état de conservation et mettre en place des mesures de préservation s’ils adviennent à être menacés.

La réserve naturelle de Jujols est un espace qu’on peut qualifier de remarquable de par la faune qu’elle abrite.

  Plus de 1861 espèces ont été comptabilisées sur la réserve dont 132 portent une valeur patrimoniale. La diversité des biotopes assure la présence de nombreux insectes avec plus de 900 espèces de papillons recensées.

 La saisonnalité et les flux migratoires marquent la présence diffuse des espèces. En période hivernale, le territoire de la réserve va être fréquenté par des espèces remarquables telles que le Grand tétras ou l’Isard. La période estivale quant à elle marque l’arrivée ou l’émergence d’un grand nombre d’espèces ayant choisi la réserve comme zone de reproduction. C’est le cas du Lézard ocellé, du Scorpion jaune, du Bruant ortolan, de l’Œdipode cévenole ou encore de l’Apollon des Pyrénées. D’autres espèces patrimoniales sont présentes toute l’année comme le Chat forestier, le Crave à bec rouge, la Nyctale de Tengmalm ainsi que divers ongulés.

Le fort gradient altitudinal combiné aux différents facteurs climatiques, édaphiques et topographiques expliquent l’importante diversité floristique retrouvée sur le territoire de la réserve.

  Effectivement, les inventaires réalisés sur les bryophytes (plantes terrestres dénuées de système vasculaire) ont permis de recenser 165 taxons dont deux espèces patrimoniales. De surcroît, l’expertise effectuée sur les plantes vasculaires a recensé 547 espèces botaniques.

 Véritable joyau botanique, on y trouve de nombreuses plantes rares, endémiques ou en limite d’aire de répartition tels que le Genêt cendré des Pyrénées (Genista ausetana) ou encore la Sauge des Pyrénées (Salvia lavandulifolia subsp. pyrenaeorum). Par ailleurs, l’étude de la répartition géographique (chorologie) a mis en avant que des plantes d’origines biogéographiques diverses coexistent sur la RN de Jujols.

  Au sein de ce vaste cortège floristique, la moitié des espèces sont d’origines Eurasiatiques et Européennes ; à cette moitié s’ajoute un quart des espèces constitué de plantes orophytes (inféodées aux montagnes et collines) et méditerranéennes.