La réserve
naturelle nationale
de Mantet

La réserve naturelle de Mantet se situe dans la partie orientale de la chaîne des Pyrénées, dans le département des Pyrénées-Orientales. Elle occupe 94 % du territoire de la commune de Mantet. Localisée entre les massifs de Canigò et de la Carançà , elle occupe un total de 3 029 hectares, étagés entre 1 420 et 2 702 mètres (Pic de la Dona), en grande partie sur les bassins versants de la haute vallée du Mantet et de ses affluents principaux : l’Alemany et Queret.

» Milieux rupestres et éboulis . Ces milieux sont dans un état de conservation satisfaisant. Ils abritent une flore spécifique (Persil d’isard) et d’un grand intérêt patrimonial dont plusieurs espèces endémiques des Pyrénées. La faible fréquentation humaine, du fait de leur difficile accessibilité assure la nécessaire tranquillité pour la reproduction des espèces animales qui y vivent (Crave à bec rouge). Mais ce constat positif est fragile, les espaces les plus sauvages sont d’autant plus attractifs qu’ils deviennent rares.

» Les zones humides. Le fonctionnement des sources et des tourbières est particulièrement vulnérable, autant aux pressions anthropiques que naturelles. Les principaux habitats patrimoniaux sont les « tourbières hautes actives ». Il s’agit là de milieux naturels originaux où la diversité et l’originalité végétales y sont remarquables (Saule des Lapons). À ces milieux marécageux, il convient aussi de rajouter les sources, dont le bon état de conservation est essentiel pour leur rôle fonctionnel.

» Les plas et crêtes d’altitude. Les plas d’altitude sont une originalité géomorphologique de cette partie orientale des Pyrénées où d’anciennes surfaces d’érosion ont été portées en altitude au moment de la formation des Pyrénées, tout en demeurant par la suite à l’écart de l’érosion des glaciers quaternaires. Les habitats naturels des plas et crêtes d’altitude sont exposés à de rudes conditions climatiques, mais aussi à une fréquentation importante (pastoralisme, tourisme), effets combinés pouvant avoir des conséquences aggravantes sur la conservation de ces milieux. Les taxons faunistiques et floristiques occupant ces plateaux sont de très haute valeur patrimoniale : Armérie de Muller, Criquet catalan, Lagopède alpin, etc.

» Naturalité des milieux forestiers. Les habitats forestiers constituent les communautés végétales les plus représentées dans la réserve naturelle mais elles ne sont pas uniformes ; variables par la composition des essences qui les constituent, elles le sont aussi par le degré de maturité de leurs peuplements. La forêt, en expansion, évolue librement. Quelques zones de vieille forêt commencent à apparaître, et constituent des habitats très favorables aux espèces inféodées à ce type de milieu (Grand Tétras, Buxbaumie, etc.).

» Mosaïque de milieux. Les pelouses et les landes sont les milieux de la réserve les plus soumis aux activités humaines. Sous l’effet du pâturage et des conditions naturelles, les estives sont caractérisées par des zones de pelouses et de landes qui s’imbriquent pour former des motifs complexes. Cette mosaïque est à l’origine de la présence d’un grand nombre d’habitats naturels sur un espace relativement restreint, ce qui est très favorable à la biodiversité, de la plus discrète (Apollon) à la plus emblématique (Perdrix grise des Pyrénées).

» Hydrosystèmes. La réserve naturelle possède un réseau hydrographique composé de trois rivières principales (Ressec, Alemany et Queret) comportant chacune plusieurs affluents. L’ensemble constitue le bassin versant de la rivière de Mentet qui traverse ensuite le territoire de Nyer avant de se jeter dans la Têt. Le fonctionnement naturel de l’hydrosystème est plutôt satisfaisant. L’inventaire du patrimoine biologique associé à cet hydrosystème a confirmé la présence de plusieurs espèces patrimoniales (Desman des Pyrénées, Musaraigne aquatique) et une diversité importante de la faune d’arthropodes aquatiques (plusieurs centaines d’espèces répertoriées).