La réserve
naturelle nationale
de Py

La Réserve Naturelle de Py se situe sur la commune de Py, village de Pyrénées-orientales du Haut-Conflent, à l’est de la chaîne pyrénéenne. Cette réserve occupe le bassin versant de la haute vallée de la Rotjà, ceinturée à l’est par le massif du Canigó, qui domine la mer Méditerranée à une cinquantaine de kilomètres. Au sud, la réserve s’arrête au pied du massif du Costabonna, qui établit une frontière avec l’Espagne. Enfin, à l’ouest, les limites s’arrêtent au col de Mantet, peu avant le massif de la Carançà, où débute une succession de sommets jusqu’à l’océan Atlantique.

Avec une surface de près de 39,3 km², la Réserve Naturelle de Py est la plus grande des Pyrénées-Orientales. Elle représente un patrimoine naturel d’exception avec 75 habitats naturels, dont 34 d’intérêt communautaire qui sont répartis dans cinq grands ensemble (60% de forêts, 20% de pelouses d’altitude et de prairies, 17% de landes et de fourrés, 2,7% de zones rupestres et d’éboulis et 0,3% de zones humides).

La Réserve Naturelle de Py se compose aujourd’hui d’une majorité de milieux forestiers remarquables. Des ripisylves aux pineraies à crochets en passant par les les boulaies, hêtraies et hêtraies-sapinières. Ces habitats abritent de nombreuses espèces de plantes, d’animaux, de champignons et de lichens.

Les prairies et les pelouses d’altitude de la réserve sont issues d’un lien étroit entre l’agropastoralisme et la nature. La diversité des espèces y est remarquable en insectes, reptiles, mammifères, plantes et oiseaux. Cette richesse est cependant fragile et menacée de fermeture et donc par une homogénéisation de ces milieux.

Les landes maintenues en proportion raisonnée, ont un rôle d’habitats mais également de refuges pour de nombreux êtres vivants.

Les parois rocheuses, les blocs et les éboulis ne sont qu’une partie visible du fantastique complexe géologique du site. On note par exemple, les filons de quartz de Pomerola et des Esquerdes de Rotjà, qui surgissent du relief en remarquables crêtes hérissées de blanc, mais encore les plas d’altitudes, les conques, la haute vallée de la Rotjà… Ce patrimoine géologique conditionne les cortèges d’espèces. Certains, appelés rupicoles, se sont spécialisés sur ces zones de roches.

Bien qu’en faible proportion, les zones humides, regroupent entre autres marais, tourbières, prairies humides et rivières, recèlent un patrimoine naturel riche, rare et menacé.

Le patrimoine bâti y est un trésor exceptionnel : les terrasses, murets de pierres sèches, cortals, cabanes témoignent d’une histoire de plusieurs siècles d’activités humaines.

La RNN de Py, en quelques chiffres :

• 813 espèces de plantes vasculaires dont 22 méritent une attention particulière (protection nationale ou régionale, inscription sur liste rouge, espèces remarquables et/ou à caractère endémique).
• 356 bryophytes : 263 espèces de mousses, 8 de sphaignes et 85 d’hépatiques.
• 50 lichens aquatiques et 257 lichens corticoles dont 38 espèces rares à très rares.
• 330 champignons dont 16 espèces patrimoniales.
• 128 espèces d’oiseaux dont 109 sont protégées et parmi celles-ci 27 sont d’intérêt communautaire.
• 61 mammifères dont 20 espèces patrimoniales reconnues au niveau local, national ou européen.
• 54 espèces d’orthoptères dont une dizaine est endémique à la chaîne pyrénéo-catalane et pyrénéo franco-espagnole.
• 303 espèces ou sous-espèces de coléoptères dont 5 à enjeu fort dont 2 d’intérêt européen.
• 14 papillons dont 3 espèces protégées au plan national et international, 3 espèces endémiques des Pyrénées, 6 sous-espèces particulières aux Pyrénées-Orientales et 2 espèces endémiques du Canigó-Carança-Carlit.

En 2019, la réserve naturelle de Py a été classée parmi les sept réserves naturelles de France ayant plus de 3200 espèces inventoriées (MNHN – PATRINAT – RNF).

Une partie du travail des gestionnaires s’oriente vers des suivis et expertises portant sur la richesse, la spécificité et l’évolution des habitats. En découle de cette connaissance des mesures de gestion ou préservation de la naturalité forestière, des milieux ouverts, des tourbières et cours d’eau afin de tendre vers l’équilibre d’une mosaïque d’habitats riche et diversifiée.

L’accompagnement et l’orientation des diverses pratiques anthropiques telles que l’agriculture traditionnelle, la chasse, la pêche et la gestion sylvicole permettent l’équilibre entre activités locales et préservation du patrimoine naturel. Enfin, suite à une croissance constante des activités de pleine nature et de loisirs, l’encadrement de celles-ci et la sensibilisation des usagers restent un axe prioritaire afin de limiter leurs impacts sur la biodiversité.